4S – Jeu de la défense

Faites une défense d'éléphant !

Faites une défense d’éléphant !

Le jeu de la défense* est un des compartiments du bridge les plus passionnants. Rappelez-vous que vous êtes une fois sur deux en défense, mais seulement une fois sur quatre déclarant*. En défense, vous avez un contrat* à remplir. C’est un contrat par défaut, puisque le déclarant a raflé le contrat. Mais de ce fait, il vous a fixé le vôtre : réaliser assez de levées pour le faire chuter, ou tout au moins pour l’empêcher de « faire du mieux ». Les cours ci-dessous vous décrivent les manœuvres et raisonnements qu’il faut engager en défense. Le sujet est évidemment infini, comme tout le bridge, mais les lectures proposées pourront sans doute vous être utiles.

Remarque : certains cours peuvent de retrouver à la fois ici et dans d’autres rubriques, « maniements de couleurs« , par exemple, si leur contenu est à cheval sur les deux sujets. Amusez-vous bien !
Entame d’un As sans le Roi : L’entame de l’As sans le Roi n’existe pas…
Honneur sur honneur en défense (1) : Vous êtes placé derrière le mort.
Honneur sur honneur en défense (2) : Vous êtes placé devant le mort.
Plan de jeu de la défense (1)  : Compte des levées. Trouver les levées manquantes.
Plan de jeu de la défense (2) : Quand encaisser ses levées ? Rejouer la bonne carte.
Entame à SA (1) : Quelle couleur entamer ? Les couleurs à éviter.
Entame à SA (2) : Quelle carte dans la couleur choisie ?
Compte des levées adverses (2) : Les défenseurs, à SA.
Règle des onze : Essentielle pour le défenseur à SA.
Compte des levées adverses (4) : Le défenseur, à la couleur.
Pair-impair (1) : Objectif, technique, entame (importance ***, difficulté **).
Pair-impair (2) :  Pair-impair dans différentes situations.
Notions d’appel et de refus : Appel direct, pair-impair ou appel (difficulté ***) ?
Entame à la couleur avec AR : Entame excellente, réaction du partenaire. 
Déblocages à SA : Généralités, signalisation,  entame du Roi à SA (difficulté **).
Tableau des entames à la couleur : En l’absence de renseignement sur le plan de jeu.

Si vous voulez connaître la suite du jeu de la défense, après que vous vous serez assuré de réussir les « exercices de 4ème série« , allez en 3ème série, jeu de la défense.

Tous ces cours se retrouvent aisément dans l’Index-Dictionnaire.

13 commentaires sur “4S – Jeu de la défense

  1. Bonjour. A propos de l’interdiction d’entamer un As sans le Roi, cela me rappelle un dicton d’un monsieur qui jouait avec des amis de mes parents, lorsque je débutais, et qui avait coutume de dire « L’As est fait pour prendre des honneurs ». Je trouve que cette phrase concise résume beaucoup de choses dans le jeu de la carte, et en particulier cette interdiction. Elle est toujours gravée dans ma mémoire quelque 60 ans plus tard.

  2. Cher Monsieur.
    Dans l’article Pair-Impair (2), paragraphe « Les déductions du partenaire », vous écrivez que la ♦D est connue en Sud. Par Est ou par Ouest ? Pourquoi ? La réponse est-elle : connue par Ouest parce que Est aurait fournit la Dame plutôt que le Roi s’il avait ces 2 cartes ?
    Et encore à propos de ce même article : est-ce que cela a du sens de jouer en pair/impair si l’on n’a qu’un doubleton et donc, pas de possibilité de choisir ? Dans votre 2ème exemple, Ouest entame ♦6, Est prend du R. Ne doit-il pas rejouer ♦, la couleur de son partenaire et, s’il a un doubleton, il n’a aucune possibilité de signaler quoi que ce soit. Merci.

    • Cher ami bridgeur, petite précision : les rubriques ci-dessus ne sont pas des « articles » mais des « cours de bridge ». La distinction est importante, car il y a aussi dans ce site des articles…
      Ceci dit, le raisonnement que vous évoquez concerne Ouest (titre du paragraphe), qui sait en effet que la Dame est en Sud, car sinon, Est aurait pris de la Dame. C’est Ouest qui doit avoir le compte exact de la main d’Est pour savoir s’il peut jouer l’As à la 3ème levée et ainsi prendre la Dame, ou s’abstenir (car un troisième tour pourrait affranchir la Dame du déclarant). Il est donc impératif qu’Est joue en « pair-impair du résidu », pour qu’Ouest sache s’il reste un doubleton ou un singleton dans la main d’Est. Le 9 indique probablement un résidu doubleton, et le 2 avec certitude un résidu singleton, signant la Dame encore seconde en Sud. Il est essentiel que vous compreniez cette notion (sans l’apprendre !), car seul un raisonnement similaire peut vous tirer des innombrables situations possibles, et vous éviter de donner gratuitement une levée à l’adversaire : ici, si après avoir vu le retour du 2 d’Est, vous jouez, en Ouest, l’As, vous donnez un levée illégitime à votre adversaire le déclarant : sa Dame de K qu’il n’aurait jamais réalisée sans votre aide…
      Remarque : je n’ai pas bien compris votre réflexion « quand on a un doubleton, on n’a pas la possibilité de choisir ». Vous avez deux cartes, vous pouvez rejouer la plus forte ou la plus faible. Vous avez donc au contraire le choix (en l’occurrence, essentiel !).
      Bien cordialement,
      Olivier CHAILLEY

      • Je reformule ma question : dans le même exemple du paragraphe « Les déductions du partenaire », si Est n’a, à l’entame, qu’un doubleton à ♦ (le R et le 9), il prend du Roi. Puis, s’il doit rejouer la couleur de son partenaire, il rejouera le ♦9. Ma question est : doit-il rejouer la couleur entamée par son partenaire ? Si oui, Ouest ne risque-t-il pas d’interpréter le ♦9 comme un signal de parité ?
        Mais je note déjà une part de réponse à ma question dans votre phrase : Le 9 indique PROBABLEMENT un résidu doubleton…
        Philippe

        • Je crois que vous n’avez pas bien compris : le retour doit TOUJOURS être un signal de parité, c’est le sujet de la leçon ! Ouest, voyant le 9 et FAISANT CONFIANCE à Est, sait bien que ce 9 est un doubleton ou (très rarement) un singleton. Dans les 2 cas, la Dame n’est pas prenable tout de suite. C’est ce qu’Est veut faire comprendre, non ? L’important, c’est qu’Ouest ne croie pas qu’il puisse y avoir 3 cartes accompagnant le Roi. Si au contraire, il y a 3 cartes en plus du Roi, Est jouera le 2. Comment sait-on dans ce dernier cas si c’est un singleton ou 3 cartes ? C’est le contexte (enchères notamment) qui le dit. J’avoue que je ne vois pas très bien où est le problème… Depuis plus de 40 ans que je joue pair-impair du résidu (comme tout le monde), je m’en trouve très bien…

  3. Cher Monsieur,
    Dans le cours « entame à la couleur avec AR », vous préconisez d’entamer du Roi avec ARx(x) et de switcher de votre singleton. Je comprends bien l’information donnée à mon partenaire (mais aussi aux adversaires), lequel, s’il possède l’As de ce singleton, va pouvoir en rejouer sachant que je coupe et que je vais rejouer mon As de la couleur d’entame. Peut-être même pourra-t-il , alors qu’il a fait la levée avec cet As, choisir la carte qui m’indiquerait si il a ou non une reprise de main dans une autre couleur pour à nouveau prendre la main et me faire couper une seconde fois…Si j’ai appris quelque chose avec vos cours (et oui, j’ai beaucoup appris) c’est bien la prise en compte des données statistiques. Et je me dis que dans le cas présent, les probabilités que mon partenaire ait l’As dans la couleur de mon switch sont infimes, cependant que les infos que je donne aux adversaires sont importantes et à leur avantage. J’aimerais bien lire vos commentaires à ce sujet et vous en remercie. Cordialement

    • Cher ami bridgeur,
      Cette façon de faire, préconisée par Michel Bessis (je ne sais pas s’il est le premier auteur de cette technique) présente beaucoup d’avantages et peu d’inconvénients. Statistiquement, le partenaire n’aura que rarement l’As de la couleur de votre singleton, comme vous le soulignez (il l’aura tout de même beaucoup plus souvent si l’on joue un contrat partiel), mais il n’y a pas que cette occasion de reprendre la main ! L’idée n’est pas seulement la coupe, elle est aussi de permettre au partenaire de « refaire » la main du déclarant, donc la vôtre, et donc d’élaborer un meilleur plan de jeu de la défense. Peut-être ne couperez-vous jamais, mais au moins vous aurez appris à votre partenaire que vous ne détenez plus rien dans la couleur, notamment pas d’honneur. Et si vous arrivez à couper avant la fin du coup, tant mieux…
      Autre avantage de cette « convention », BEAUCOUP PLUS FREQUENT, indiqué dans le cours, et à mon avis plus utile et essentiel. Si vous jouez As (suivi ou non du Roi) puis une autre couleur, cette dernière carte NE PEUT PAS être un singleton, car vous auriez entamé du Roi d’abord. C’est donc une convention très utile, en quelque sorte « a contrario » !
      Dernière remarque : rassurez-vous, renseigner ainsi le déclarant n’a presque jamais d’inconvénient par rapport au renseignement donné à votre partenaire, car le plan de jeu du déclarant est très souvent indépendant des distributions adverses. En revanche, le plan de jeu de la défense a souvent crucialement besoin de ces données. Les gens « qui veulent tromper le déclarant » en attaquant par exemple d’un Valet (alors qu’ils ont la Dame) sont le plus souvent des « arroseurs arrosés ».
      Bien cordialement à vous,
      Olivier CHAILLEY

  4. Cher Monsieur,
    A la fin de votre fiche « Les entames à SA (2) », vous proposez des exercices d’entame bien intéressants. Mais j’ai quelques questions :
    1. Séquence xxxxx et vous soulignez les 2ème et 4ème cartes : j’en déduis que selon que la couleur est « prometteuse » (ex : 98765) ou très vilaine (ex : 65432), vous entamez, respectivement, la 4ème ou la 2ème. Est-ce correct ?
    2. Séquence ARVx : vous soulignez l’As (tête de séquence je suppose). Mais dans la fiche « la carte à fournir sur l’entame – les déblocages », vous recommandez d’entamer du Roi (pour débloquer). Quid ? J’en déduis que les deux se valent plus ou moins du fait que la couleur n’a que 4 cartes. En effet dans la séquence ARVxx (5 cartes), vous entamez du Roi pour débloquer.
    3. Séquence RV10x : je suppose que vous jugez la couleur insuffisamment solide pour entamer du Roi pour débloquer.
    4. Séquence RV10xx : je suppose que vous jugez la couleur insuffisamment solide (malgré ses 5 cartes) pour entamer du Roi pour débloquer.
    Merci déjà de votre réponse ! Axel Kervyn

    • Cher ami bridgeur,
      Remarque préliminaire : il ne s’agit en aucun cas d’exercices que je vous propose, mais une façon de remplir votre feuille d’enchères. Remplissez-vous une feuille de prévision à chacun de vos tournois ? Normalement, vous devez en remplir une, à la disposition des adversaires.
      L’essentiel de vos propos porte sur le déblocage lorsque l’on entame du Roi (convention). Ce déblocage consommant pour votre camp un honneur qu’on aurait pu garder (donc 2 honneurs en une seule levée), il est certain que la couleur doit être assez pleine pour qu’en aucun cas il ne vous fasse perdre une levée ! Et bien entendu, cela dépend en partie du reste de votre jeu : avez-vous, ou non, une ou des reprises certaines ? Une couleur non prometteuse sans reprise le devient si vous en avez. C’est le sens de xxxxx, où VOUS soulignez la 2ème ET la 4ème carte dans VOTRE feuille d’enchères, car les deux entames sont possibles en fonction de l’environnement.
      On n’entame en général pas du Roi lorsque la couleur est 4ème, car dépenser deux honneurs donne alors trop de chances à l’ennemi d’affranchir une levée. Et lorsqu’elle est 5ème, il vaut évidemment mieux qu’il y ait au moins un honneur adjacent (As ou Dame), en plus d’une couleur quasi-pleine. C’est pourquoi, dans RV10xx on entame du Valet et non du Roi.
      Assurez-vous aussi que votre PARTENAIRE connaisse la convention de déblocage sur le Roi !
      Bien cordialement,
      Olivier CHAILLEY

      • Cher Monsieur,

        grand merci pour votre réponse !
        1. Je ne savais pas que certaines feuilles d’enchères (elles ne portent alors pas bien leur nom !) avaient une rubrique sur les entames. De là que j’ai cru, un peu vite, que vous nous proposiez des exercices ! Merci donc de votre précision !
        2. Sur le fond, vos explications sont très claires et convaincantes, merci une nouvelle fois.
        Cordialement. Axel Kervyn

  5. Cher Monsieur Chailley,
    J’ai du mal à comprendre comment fonctionne le Pair-Impair dans certains cas. Je comprends à 100 % quand le nombre de cartes est impair. En revanche, quand le nombre de cartes est pair, voici ce qui est préconisé :
    4 cartes : la deuxième meilleure dans une couleur sans Honneur, la troisième meilleure dans une couleur avec au moins un Honneur : 9542, le 5, D862, le 6.
    6 cartes : la troisième meilleure dans une couleur sans Honneur, la cinquième meilleure dans une couleur avec Honneur : 876432, le 6, D86532, le 3.
    Or, que se passe-t-il si au tour suivant je dois mettre (du fait du jeu de la carte) une carte basse supérieure à celle que j’ai mise au premier tour ?!! Mon partenaire va en déduire que j’ai un nombre impair de cartes puisque je suis monté ! Pourquoi ne pas tout simplement choisir de poser en premier, dans tous les cas, avec 4 ou 6 cartes, la plus forte carte qui ne soit pas un Honneur ? Ainsi, de deux choses l’une : soit je mets une basse carte au tour suivant et je suis certain de descendre et donc de bien indiquer mon nombre pair de cartes, soit (dans les cas où j’avais un Honneur dans la couleur) je mets éventuellement l’Honneur si besoin est mais alors mon partenaire comprend que le jeu de la carte m’a peut-être obligé à mettre l’Honneur et qu’il ne peut donc en déduire une quelconque parité.
    Bien à vous,
    M. L.B. (4ème série ♦ – hé oui j’ai rejoué – avec un immense plaisir bien qu’on ait fini derniers ! – pour la première fois la semaine dernière après sept ans d’arrêt et j’ai appris que mon classement était en fait celui-là).

    • Cher ami bridgeur,
      Le système préconisé, quasi-universel, est éprouvé par 50 ans de championnats et de jeu en club. C’est celui qui devrait être utilisé par tous vos partenaires. Vous devez comprendre que l’on n’attend PAS le tour suivant pour connaître la parité, on la présume TOUT de SUITE. Cela s’appelle « traduire la carte » du partenaire. Lorsque votre nombre de cartes est pair, une carte plus petite reste dans votre jeu et n’apparaît donc pas sur la table. Le partenaire doit alors PRESUMER que vous avez un nombre de cartes pair jusqu’à preuve du contraire.
      D’ailleurs, pour duper les défenseurs, un déclarant champion prend bien garde de ne pas fournir au premier tour sa plus petite carte, s’il le peut, de façon à tromper les défenseurs sur leur parité. Exemple : entame de l’♥A en Ouest, le mort fournit le ♥8, Est joue le ♥3 (avec ♥743) pour indiquer 3 cartes. Sud déclarant, qui possède ♥V52, fournit soigneusement le ♥5 et non le ♥2 qui viendrait naturellement. Maintenant, l’entameur ne sait pas qui est impair, puisque son partenaire peut encore avoir le ♥2. Je crois qu’il vous faudra beaucoup d’entrainement pour arriver ainsi à tromper vos adversaires…
      Mais que ceci ne vous obnubile pas, cette façon de jouer est rarissime en club, et il y a bien d’autres choses à apprendre au jeu de la carte ! Entrainez-vous à faire SYSTEMATIQUEMENT comme on vous l’a appris, quelles qu’en soient les conséquences. Vous finirez par en tirer bénéfice, quand ce sera un REFLEXE.
      Bien cordialement,
      Olivier CHAILLEY

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