La gestion des contrôles

Rassurez-vous, malgré ce titre quelque peu ambigu, nous sommes bien au bridge, et en aucune façon menacés par une sanction quelconque de la part des autorités financières. Il s’agit seulement de reprendre quelques notions indispensables pour tenter d’améliorer les chances de parvenir à ce dont tout bridgeur rêve, l’annonce d’un chelem qui ait une bonne chance de réussir. De plus, dans les années 2005-2010, la manière de traiter les contrôles a sensiblement évolué, et il est temps de les gérer à la moderne. Comme vous le savez, les contrôles ne concernent que les contrats de chelem à la couleur. Il ne sera donc pas question ici des chelems à SA, dont le succès statistique ne dépend que du nombre de points HL détenus dans la ligne (33+HL). A SA, on ne parle ni de contrôle, ni de Blackwood, mais d’enchères quantitatives (4SA par exemple) seulement.

Pour notre propos, vous avez par définition franchi les deux premières étapes de la route du chelem : vous avez découvert un atout, et vous avez un matériel suffisant :  la somme des points dans la ligne atteint ou peut atteindre 34HLD, et/ou vous comptez 12 levées à l’enchère (revoir l’article d’avril 2016 : En route vers le chelem, et les cours : Chelems, notions de base, Chelems, le matériel requis (1), Chelems, le matériel requis (2)). Il n’y a plus qu’à aborder la troisième étape, les enchères de contrôle. A quoi servent ces fameuses enchères de contrôle ? Simplement à vérifier que l’adversaire, qui est à l’entame, ne va pas prendre deux levées immédiates, avant même que le déclarant ne commence à encaisser les siennes. La définition d’un contrôle se dessine : un des partenaires détient un contrôle dans une couleur quand il a soit l’As, soit le Roi, soit une chicane, soit un singleton. L’As et la chicane sont dits « contrôles en premier », et le Roi ou le singleton sont des « contrôles en second ». Remarque : un Roi, s’il est au mort, peut être traversé par l’entame ; il doit tout de même être considéré comme un contrôle. Retenez bien dès à présent que ces quatre contrôles seront nommés de la même façon, sans hiérarchie. La question : « partenaire, avez-vous le contrôle de cette couleur » n’a que deux réponses possibles : oui ou non. « Oui, j’ai un contrôle (en premier ou second, cela n’a pas besoin d’être précisé) ». « Non, j’ai deux perdantes immédiates au moins dans la couleur ».

Deux remarques et deux rappels avant de continuer : 1°) Vérifier les contrôles dévore de l’espace dans le déroulement des enchères. C’est pourquoi, quand un chelem se dessine, il faut le savoir si possible à bas palier. Le corollaire, dont vous avez entendu parler maintes fois, est que les enchères trop rapides (exemple : 1-4) ne sauraient être des enchères de chelem, et on les réserve aux mains faibles, à tendance barrage ou « attaque-défense ». C’est la « loi de la vitesse acquise » : plus une enchère est brutale et subitement élevée, moins il y a de chelem dans l’air. 2°) L’atout commun est considéré d’emblée comme contrôlé : il manque au maximum l’As et dans ce cas, on a le Roi. De ce fait, il n’y a que les trois autres couleurs à vérifier. 3°) Rappel : de façon générale, c’est le capitaine de la séquence qui mène le bal, et qui donc enclenche les contrôles (et aussi, le plus souvent, qui doit poser le Blackwood). C’est lui qui fait l’enchère-déclic de recherche de chelem. Ayez donc toujours à l’esprit votre rôle : capitaine ou moussaillon, en sachant qu’au cours des enchères, ce rôle peut être transféré de l’un à l’autre. Le moussaillon est toujours celui qui a le mieux délimité sa main. 4°) Rappel : l’enchère-déclic est une enchère incongrue, qui survient alors que le niveau de la manche sera de toute façon atteint. Après 1♠-3♠, 3SA de l’ouvreur-capitaine est une enchère-déclic, car il ne peut pas être question de jouer à SA alors que l’on a un fit 9ème dans la couleur (si vous le faites parfois, en match par paire, libre à vous, mais c’est à vos risques et périls ; de plus, vous vous privez de la très importante enchère-déclic qu’est 3SA, qui est donc pour nous une enchère forcing).

Il reste maintenant à organiser la vérification des contrôles, étant bien entendu qu’il faut évidemment, pour qu’un des joueurs pose le Blackwood, qu’il connaisse un contrôle dans chacune des trois couleurs hors l’atout. Quelques principes de base doivent rester à l’esprit : 1°) Lorsqu’un joueur décide de nommer un contrôle et enclenche donc le processus, le partenaire doit maintenant nommer son contrôle le plus économique, et donc tout contrôle sauté est dénié. 2°) Attention : on ne commencera jamais par nommer un contrôle de courte dans la couleur du partenaire ! En effet, on voit bien qu’un contrôle par un singleton en face de ADxxx développera peu de levées, alors qu’au contraire un contrôle par le Roi est la promesse de 4 ou 5 levées. Mais si on ne commence pas par une courte dans la couleur de son partenaire, on nommera tout de même cette courte en réponse après le déclenchement des contrôles par son vis-à-vis. 3°) Voici une règle moderne, bien édictée par Alain Lévy dans son article du Bridgeur n° 830 de juillet 2009 (p. 70 à 78) : « Le joueur qui déclenche le processus des contôles commence au palier de son choix, étape à partir de laquelle le principe de l’ordre économique est […] incontournable. Tout contrôle sauté est alors dénié ». La notion importante (et nouvelle pour beaucoup de joueurs !) est le « palier de son choix ». L’idée est d’obliger le partenaire à nommer un contrôle donné avant de prendre une décision. Sud, avec la main ci-contre, ouvre d’1♠, et après la réponse de 3♠ de son partenaire, n’a qu’un renseignement important à glaner pour le chelem. Le partenaire a-t-il le contrôle à  ? Classiquement, pour déclencher les contrôles, on démarrait automatiquement à 4♣. Mais que se passerait-t-il si Nord répondait 4 (contrôle ) ? Le contrôle resterait ignoré. Avec la règle qui vient d’être énoncée, Sud déclenche les contrôles par 4 (qui implique par inférence le contrôle ♣), et le problème a disparu. Si Nord répond 4, le chelem sera demandé.

Prenons l’exemple d’un soutien non forcing au niveau de 3. Que ce soit un soutien du répondant (1♠-3♠) ou un soutien de l’ouvreur (1-1-3), ces soutiens sont précis, le dernier qui a parlé devenant le moussaillon et son partenaire prenant le capitanat. Et alors, le capitaine, le plus souvent, conclut (4/♠). Exceptionnellement, il « plante » un chelem (6/♠). Et s’il veut explorer le chelem, avec les points de chelem, ou la visualisation de 12 levées possibles, il dit n’importe quoi d’autre, cette dernière enchère étant une « enchère-déclic ». Par exemple, il commence par nommer le contrôle immédiatement inférieur à celui qu’il est urgent de découvrir (voir la dernière règle énoncée). Après 1♠-3♠, vous voulez connaître le contrôle , dites 4♣ ; vous voulez connaître le contrôle , dites 4 (ici, le contrôle ♣ existe par inférence). Un problème se pose lorsque vous voulez entendre un contrôle ♣. La seule possibilité est de choisir l’enchère de 3SA, qui est un « relais-contrôle » à la recherche du contrôle à ♣. Il ne peut y avoir aucune ambiguïté, car il est impensable de jouer 3SA avec un fit 9ème en majeure ! Avec ♠AR8652RDV2 A ♣104, après 1♠-3♠, dites 3SA. Remarque : le relais à 3SA n’exclut pas le contrôle à ♣. Avec ♠A109532R3 A ♣AD83, la priorité avec le jeu de l’ouvreur est de découvrir un ♣R ou à la rigueur un singleton à ♣. Il dira donc 3SA. Evidemment, même sans contrôle à ♣, le partenaire nomme son contrôle le plus économique, 4 ne déniant pas le contrôle à , mais 4 déniant le contrôle à (et à ♣, bien entendu).

Le problème est un peu plus difficile lorsqu’après un fit , on cherche le contrôle à ♠. Ci-contre, la main du répondant Nord après la séquence S 1♣ – N 1 – S 3. L’ouvreur Sud a limité sa main (18-20HLD), Nord devient le capitaine et veut donc, avec au moins 34HLD dans la ligne, déclencher les contrôles. Il est essentiel de déterminer si l’ouvreur a un contrôle à ♠ (et aussi à ), avant de résoudre le problème du nombre d’As. Voici le système moderne, qui va demander un important effort de mémoire : l’enchère de 3♠, qui autrefois était une enchère-déclic qui promettait le contrôle ♠ et demandait le contrôle ♣, est aujourd’hui au contraire une demande de contrôle ♠. La réponse positive est alors 3SA : « Oui, j’ai le contrôle ♠ ». Et, comme d’habitude, la réponse négative est la nomination du premier contrôle, le plus économique possible : 4♣ = contrôle ♣ sans le contrôle ♠ ; 4 = contrôle sans le contrôle ♠ ni ♣. En résumé, après les soutiens non forcing au palier de 3 à l’atout , les enchères de 3♠ et de 3SA sont toutes deux des « relais-contrôles ».

Le problème de la recherche d’un chelem est très différent après l’expression d’un soutien forcing au palier de 3 : celle-ci, normalement, amorce l’exploration d’un chelem. Mais ceci n’est vrai que si l’ouvreur a bien délimité sa main et qu’il est donc devenu le moussaillon, après la séquence suivante, par exemple : S 1♠ – N 2♣ – S 2SA – N 3♠ (16 à 18HL chez Sud, donc 17±1). En revanche, après S 1♠ – N 2♣ – S 2 – N 3♠, Sud possède entre 13 et 21HLD, et après S 1♠ – N 2♣ – S 2♠ – N 3♠, il a entre 13 et 18HLD, fourchettes bien larges ! On ne sait donc pas si on va pouvoir réaliser 12 levées. Dans ce cas, le premier rôle de l’ouvreur est de refuser la proposition de chelem avec une ouverture minimale, de l’accepter avec une main maximale, ou de l’accepter avec réticence avec une main moyenne. Comment accepter le chelem, avec une très bonne main ? : tout simplement en nommant un contrôle, en évitant bien sûr un contrôle par une courte dans la couleur du partenaire. Remarque : ici, l’ouvreur est dans une situation passive, se contentant de renseigner et non de chercher des renseignements. Comment prévenir le partenaire, avec une vilaine main, qu’on est minimum ? : en nommant directement la manche en majeure. Avec ♠RV865 AD3 D87 ♣V2, pas question de nommer le contrôle à après S 1♠ – N 2♣ – S 2♠ – N 3♠ : on dira 4♠ et non 4. Enfin, comment dire à son partenaire : « Un chelem ? Oui, mais… » ? Une seule enchère, conventionnelle forcément, 3SA. Cette enchère montre une main avec laquelle on est intéressé par l’exploration d’un chelem, donc jamais minimale, mais avec un inconvénient : pas d’atout surnuméraire, un atout de mauvaise qualité, des honneurs mal placés, pas d’honneur complémentaire dans la couleur du partenaire, pas de singleton utile.

Au total, récapitulons l’emploi de cette enchère de 3SA. Sur une enchère de soutien au niveau de 3 non forcing, elle est un « relais-contrôle ». Au contraire, sur un soutien forcing, elle indique un inconvénient pour la recherche d’un chelem, sans que la main soit minimale. Et en règle générale, la façon présentée tout au long de cet article d’annoncer les contrôles ménage un maximum d’économie dans les paliers d’enchères, permettant de pouvoir connaître sans problème tous les contrôles avant de vérifier par un Blackwood à 4SA qu’il ne manque pas 2 clés… Chers amis bridgeurs, bons chelems !

Olivier CHAILLEY

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13 commentaires sur “La gestion des contrôles

  1. Remarquablement exposé, mais la question reste qui me taraude : comment retenir ça et le mettre en œuvre avec une mémoire du genre carte perforée sans lecteur ! Je cherche toujours la panacée, ou comment acquérir « l’esprit » du bridge pour pouvoir reconstituer opportunément le raisonnement – raisonnablement rapidement – à la table … « Jouez, jouez, jouez ! » disait un de mes professeurs. Si cela suffisait, hélas, je serais 1 ère série nationale pour le reste de ma vie. Néanmoins, je m’y efforce avec patience, résignation – et quand même beaucoup de plaisir et d’admiration pour ce système de jeu fait par et pour des surdoués.
    Ce qui m’énerve un peu, ce sont les certitudes affichées de ceux qui me disent parfois : « c’est facile, vous verrez, vous y arriverez » … Un optimisme compatissant qui joue avec des tempêtes dans mes synapses. Comme toutes les addictions, ce jeu me pousse à subir sans fin les émotions des montagnes russes ! Dieu merci, votre pédagogie a une vertu apaisante incomparable. Merci.

  2. Eh ! Vous travaillez le 1er Mai ! Merci pour cet excellent article. Voila plusieurs années que je cherche un façon élégante de résoudre ce problème du contrôle manquant ! (séquence « ancienne » 1♠-3♠-4♦, déniant ♣ : que répondre avec le contrôle ♣ et pas ♥ ? 5♣ ? 4♥ ? « last train » ? Mais dans ce cas comment annoncer les deux contrôles ♣ et ♥, sinon par 4SA en « volant » le capitanat du partenaire…? ). Ce double usage du 3SA (par le capitaine ou par le moussaillon), l’astuce du 3♠ après fit ♥, et bien sûr le saut des contrôles possédés au départ me paraissent très prometteurs et assez simples à comprendre, quand on se penche sérieusement sur le problème. J’ai, pour ma part, ajouté deux outils à ma panoplie de chelémeuse :
    – le Blackwood à 4♠ après fit ♥ (quand on ne peut le confondre avec un double fit ♥5-3/♠4-4), permettant de répondre « 2 As et la D » sans dépasser 5♥ (emprunté à Bessis)
    – les Blackwood à 4♣ et 4♦ sur fits ♣ ou ♦ respectivement, sous certaines conditions évidemment, permettant toutes les réponses en dessous des paliers 5♣ ou 5♦ (et j’en revendique la paternité !).
    Avez-vous un avis ?

    • Chère amie bridgeuse,
      Comme je l’ai suggéré dans le texte, cet article a été fortement inspiré par un article d’Alain Lévy publié en 2009 dans Le Bridgeur. Votre réflexion sur les Blackwood « économiseurs de paliers » est très intéressante, et demande (évidemment !) un gros travail avec un partenaire attitré. Ce que j’ai décrit dans l’article reste dans l’esprit du SEF, et c’est pourquoi j’ai proposé cette façon de faire, destinée à tout le monde. Aller plus loin, comme vous le suggérez, sort du SEF 2012, et il faudra donc attendre avant que je ne puisse en parler dans le présent site… Ceci dit, je ne sais pas depuis quand vous jouez les Blackwood à 4♣ et 4♦, et donc si vous pouvez en revendiquer la paternité ; je vous renvoie seulement à un long article d’Alain Lévy sur la question, paru dans Le Bridgeur n° 887 d’octobre 2014, « Variations sur l’enchère de 4♣ ». Après une introduction sur le système actuel, je cite : « […] Bref, 4SA Blackwood à l’atout ♣ est une plaie. La marge de manœuvre est trop étroite, on peut même dire qu’il n’y en a pas puisque les enchères de 4SA et de 5♣ sont collées. La solution est d’utiliser l’enchère de 4♣ comme Blackwood à l’atout ♣ dans [certaines] conditions. […] ». Suivent les conditions d’application, et il termine l’article par : « […] Bon. Ce sujet est très nouveau et demande de réels efforts de mémorisation et d’adaptation. Si cette convention vous intéresse, vous avez deux mois pour la travailler avec votre partenaire. […] ».
      Je vous remercie beaucoup pour vos compliments, très encourageants,
      Très cordialement et bridgeusement vôtre,
      Olivier CHAILLEY

      • Damned ! Alain LEVY m’a grillée 🙂 J’avais développé ça vers 2016, en partant de rien… ou plutôt, en partant de certaines inférences du SMI (Soutien Mineur Inversé). Merci d’avoir bien voulu référencer cet article du Bridgeur, je croise les doigts pour le trouver en ligne.
        J’ajouterai que, mis à part les inévitables cafouillages dans les réponses, je suis très satisfaite du bilan de ces blackwoods car peu de tables, dans mon range habituel d’adversaires, osent les chelems en mineure (une seule déception à ce jour : s’arrêter en chemin à 5♣ quand il y a 3SA+2 juste en poussant les cartes). Le plus compliqué en fait… ce sont les discussions interminables avec les adversaires quand vous alertez ces enchères !
        Pour en revenir à votre article, ayant commencé à intégrer ces notions, je suis tombée sur un petit écueil, à propos de l’enchère de contrôle interrogative 3♠ et sa réponse conventionnelle 3SA : ce 3♠ est déja utilisé comme déclic de chelem, après certaines ouvertures à SA. Hmm… pas si simple 🙂 Je me remets au travail !
        Bien à vous, Virginie.

  3. Excellent article par sa logique et sa cohérence que j’ai lu et re(re)lu. Vous ne parlez pas de la techniques des anti-contrôles qui permet de répondre au problème du contrôle ♠ après un fit ♥. Quel est votre avis sur ce sujet ?

    • Cher ami bridgeur,
      Les anti-contrôles n’étaient pas le sujet de l’article, et, de plus, demandent un gros travail de réflexion aux partenaires. Je ne crois pas, d’ailleurs, que cette technique ne concerne que le contrôle ♠ après un fit ♥. Ce contrôle ♠ a été traité dans mon article au 6ème paragraphe. L’anti-contrôle pourrait faire l’objet d’un complément d’article (qui n’est pas pour tout de suite !). Vous trouverez une précision avec le lien suivant : Contrôles, Blackwood et Chelem.
      Bien cordialement à vous,
      Olivier CHAILLEY

  4. Cher Monsieur Chailley,
    Merci pour cet article fort intéressant qui m’ouvre de nouvelles perspectives. Il y a cependant quelque chose qui me laisse perplexe. Je prends l’exemple de la demande de contrôle ♠ après un fit ♥ après une séquence du type 1♣-1♥-3♥-3♠. Le répondant demande à l’ouvreur s’il possède le contrôle ♠. Vous dites que la réponse positive est 3SA, mais ne pourrait-on pas plutôt décider que la réponse négative est 4♥. En effet, la question n’a de sens que si le répondant ne possède pas le contrôle ♠, puisque, si j’ai bien compris l’article, avec le contrôle ♠ et sans le contrôle ♣, il annoncerait 3SA. Dans ce cas, les réponses possibles de l’ouvreur pourraient être :
    – 3SA : j’ai le contrôle ♠ mais pas le contrôle ♣ ;
    – 4♣ : j’ai le contrôle ♠ ET le contrôle ♣ mais pas le contrôle ♦ ;
    – 4♦ : j’ai tous les contrôles, tu peux poser le Blackwood ;
    – 4♥ : je n’ai pas le contrôle ♠ et comme le capitaine ne le possède pas non plus, il est préférable de s’arrêter là.
    Ce type de réponse pourrait aussi s’appliquer à d’autres séquences puisque l’annonce d’un contrôle par le capitaine indique la présence des contrôles précédents.
    Cordialement,
    Jean Bréfort

    • Cher ami bridgeur,
      Le système ci-dessus a été décrit par Alain Lévy dans Le Bridgeur. Il est dans l’esprit du SEF, et évidemment destiné aux joueurs de compétition. Votre proposition pourrait être une alternative, si vous la travaillez avec votre partenaire. Mais je voudrais faire remarquer que votre affirmation que l’auteur du 3♠, demande de contrôle ♠, ne l’a pas lui-même n’est pas exacte, car chaque couleur possède deux contrôles possibles, et que le capitaine peut chercher un contrôle de complément. D’ailleurs, je l’ai bien spécifié dans l’article à propos de la demande du contrôle ♣ par 3SA, je cite : « Remarque : le relais à 3SA n’exclut pas le contrôle à ♣. Avec ♠A109532 ♥R3 ♦A ♣AD83, la priorité avec le jeu de l’ouvreur est de découvrir un ♣R ou à la rigueur un singleton à ♣. Il dira donc 3SA. Evidemment, même sans contrôle à ♣, le partenaire nomme son contrôle le plus économique, 4♦ ne déniant pas le contrôle à ♥, mais 4♥ déniant le contrôle à ♦ (et à ♣, bien entendu) ». On peut transposer cette remarque à votre exemple de séquence.
      Pour ma part donc, je maintiens (et je joue) le système décrit, tout en vous remerciant d’avoir souligné que l’on peut jouer autre chose si l’on préfère !
      Bien cordialement à vous,
      Olivier CHAILLEY

      • Cher Monsieur Chailley,
        Je vous remercie pour cette réponse limpide qui me montre que je n’avais pas tout compris. Je remarque cependant que la demande d’un contrôle dans une couleur que l’on contrôle soi-même n’est vraiment intéressante que si on possède l’As accompagné de cartes non maîtresses et qu’il vaut mieux posséder le contrôle des autres couleurs sinon on risque d’avoir un problème avec une séquence du type 1♣-1♥-3♥-3♠-4♣ sans le contrôle ♦ en main.
        Bien cordialement,
        Jean Bréfort

  5. Cher Monsieur Chailley,
    L’un de vos articles sur les contrôles indiquait une façon de distinguer les contrôles courts d’une part et d’autre part les contrôles dans une couleur de ~4 cartes. Malheureusement j’ai perdu la référence de cet article… Auriez vous la gentillesse de me remettre sur la bonne voie?
    Bien cordialement,
    Un de vos fidèles lecteurs
    Daniel Andriamasy (2T)

    • Cher ami bridgeur,
      On a simplement insisté, dans cet article (le premier sur les contrôles) sur le fait qu’il ne fallait pas commencer les contrôles par un contrôle court dans la couleur du partenaire. Sinon, je ne vois pas ce qui pourrait donner une idée de la longueur de la couleur contrôlée… Je ne crois pas en avoir jamais parlé !
      Bien cordialement,
      Olivier CHAILLEY

      • Cher Monsieur Chailley,
        Merci de votre réponse ultra rapide.
        J’ai dû sur-interpréter un texte (ce qui explique que je ne retrouve pas ce que j’ai rêvé).
        Je continue à travailler (et à rêver !).
        Avec toujours un grand merci pour vos publications,
        Bien cordialement,
        Daniel Andriamasy

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