Un peu de statistiques (2)

A la lecture de l’article précédent [Un peu de statistiques (1)], vous avez compris qu’un bon système d’enchères devrait permettre d’approcher la somme des points des deux camps à un point près. Le SEF, système d’enseignement français, est, de ce point de vue, un excellent système (en existe-t-il de meilleurs ?), car dès que l’on approche de la manche ou du chelem, le total est connu avec une précision très suffisante. Devise shadockBien sûr, d’autres considérations font que les champions font évoluer, pour leur usage ou pour les foules, quantité de systèmes d’enchères parfois dérivés de ce SEF, ou bien complètement différents. C’est qu’il faut également se défendre contre des adversaires qui vous barrent, qui vous empêchent d’annoncer, et qui viennent perturber votre échafaudage si patiemment appris. Il convient aussi, vous-mêmes, de les gêner au maximum… Bref, les enchères, au bridge, sont un véritable combat de tous les instants. De nombreux problèmes nouveaux se posent tous les jours, que les champions tentent de résoudre en inventant de nouvelles enchères. C’est pourquoi le bridge évolue et que même le SEF n’est pas immuable. Ce combat, vous ne pouvez le gagner à tous les coups, même si vous êtes champion. Un vrai champion est celui qui gagne statistiquement, c’est-à-dire qui fait le plus grand nombre de bons coups sur une quantité suffisante de donnes, et ce, le plus constamment possible. On estime qu’on ne peut vraiment « isoler » un champion qu’avec un minimum de 120 donnes, et en réalité nettement plus. Dans les tournois de régularité (24 à 28 donnes « seulement »), on voit souvent des paires peu classées arriver en premier. Mais amusez-vous à regarder sur une année qui est le meilleur. Vous verrez que les mieux classés arrivent beaucoup plus souvent en tête que les autres.

Ceci montre bien que le SEF, système de base de loin le plus joué en France, est d’une efficacité incontournable. Encore faut-il l’appliquer rigoureusement, 1°) pour ne pas « empailler » une manche ou un chelem sur table, 2°) pour ne pas annoncer de contrat excessif, 3SA avec 23 ou 24HL par exemple.

Avez-vous répondu aux questions suggérées par la fin de l’article précédent, déjà évoqué ?

1°) Pourquoi répondre absolument, en 1 sur 1, avec seulement 5 points HL (et même 4H si c’est un As), sur une ouverture mineure ?

C’est le fondement du SEF : Il s’agit de permettre à votre partenaire qui serait en possession d’une main forte, de pouvoir ouvrir au niveau de 1 si la forme de sa main ne lui permet pas d’ouvrir de 2♣ ou de 2, par exemple si sa main est bicolore [cf. ouvertures fortes : Ouverture 2T FI (1)Ouverture 2T FI (2)Ouverture 2K FM (1)Ouverture 2K FM (2)Ouverture 2K FM (3)]. Il faut 27 points HL dans la ligne pour une manche à 4/♠, et même 28HL avec des partenaires très déséquilibrés en points (reprises…). Vous voyez que si l’ouvreur a ouvert avec 23HL (maximum pour une ouverture au niveau de 1), il est impératif que vous répondiez avec 5 points (un As isolé aussi, car il vaut en réalité un peu plus de 4 points), pour être sûr de ne pas « empailler » une manche. Inversement, si vous-même découvrez un jeu fort, et si vous savez que votre partenaire ne vous « laissera pas tomber » avec 5 points HL(D), vous pouvez tranquillement ouvrir de 1♣ avec ♠D ♥AV75 ♦RD ♣ARDV9, par exemple. Il ne faut en effet pas ouvrir cette main de 2 (suivis de ♣ ?), car vous ne trouveriez que très difficilement un chelem, à ♣ ou à. En effet, quelle sera votre redemande (main du partenaire : ♠10732 ♥R ♦A732 ♣10643) sur l’ouverture de 2 (réponse : 3) ? Tandis qu’avec une ouverture d’1♣ suivi d’une redemande à 2 (bicolore cher), trouver 6♣ devrait être facile. Et une autre fois, si votre partenaire passe sur 1♣ [pas d’As, pas 5 points HL(D)], vous voyez que de toute façon, même la manche est lointaine (vous ferez 1♣ plus 1 ou 2). En conclusion : il s’agit une fois de plus d’un problème de confiance entre partenaires : « Si tu me garantis que tu me répondras avec 5H, je te signale que moi, je peux ouvrir au niveau de 1 avec 22, voire 23H ».

Pour être complet, 3 remarques :

a) N’oubliez pas que si vous ne pouvez pas, avec 5HL, répondre en « 1 sur 1 », passez tout de même. Car pour dire 1SA (« poubelle »), il faut absolument 6HL à 10H, c’est une question de précision pour l’addition future éventuelle à SA (revoir les statistiques à SA). Ce « passe » avec 5HL sera presque toujours sur l’ouverture d’1, car sur l’ouverture d’1♣ vous pouvez toujours répondre 1 avec moins de 4 cartes (mensonge bénin, voir plus bas), mais sur 1, il est interdit de mentir sur la longueur de ses majeures. Vous voyez qu’au bridge, comme en politique, tout est affaire de compromis.

b) Sur l’ouverture d’1♣, il faut absolument une main régulière et 8HL à 10H sans couleur majeure de 4 cartes pour dire 1SA, car il n’y a pas de « SA poubelle » sur 1♣ (une autre réponse est toujours possible). Avec une telle main régulière, mais seulement 5 à 7HL, ne restez pas perplexes, répondez 1, même si vous n’avez que 3 cartes à . (exemple : ♠943 ♥R82 ♦R105 ♣9876 = 1 sur l’ouverture d’1♣, alors que sur une ouverture d’1 vous auriez dit 1SA). Il ne peut pas y avoir de conséquence grave… Vous diriez également 1 avec une main fittée à ♣, mais trop forte pour un soutien simple (exemple : ♠R32 ♥A ♦RD2 ♣D107643 = 1).

c) Si l’ouverture est majeure, on admet qu’il faut également 6HL pour changer de couleur au palier de 1, comme pour la réponse d’1SA. Le seul cas possible est bien entendu 1♠ sur 1. Dans tous les cas précédents comme pour celui-ci, comptez vos points L !

2°) Pourquoi le bicolore cher commence-t-il à 18HL (et non 17) ?

C’est le corollaire du paragraphe précédent. Il est impossible, après un bicolore cher, de s’arrêter avant le niveau de 3 (parfois, 2SA). Pour jouer à ce niveau, il faut au moins 23HL ou plutôt 24HL dans la ligne. Alors, si votre partenaire a répondu en 1 sur 1 avec 5HL, vous voyez bien qu’il en faut au moins 18 !

3°) Pourquoi le bicolore économique à saut promet-il 20HL au minimum (et non 19) ?

Cette fois, le saut est forcing de manche. Alors, que pourriez-vous faire avec 19HL seulement et un partenaire qui n’a que 5H (ou 6HLD), sinon chuter votre manche ? Il faut donc bien 20HL.

La conséquence de ces corollaires, si je puis dire, est que le partenaire faible comprend que l’ouvreur peut posséder jusqu’à 19HL en cas de bicolore économique, ou 17HL si, possédant peut-être un bicolore cher, il répète simplement sa couleur. Une répétition simple peut aussi cacher, avec 17 à 19HL, une couleur 6ème laide, ne permettant pas de sauter à 3 dans la couleur. Dans ces cas, la manche devient possible à partir de 8 ou 9HLD. C’est pourquoi on doit, à partir de ce niveau de points, « faire un effort », avec ou sans fit, et donc produire une enchère. En dessous (5 à 7HLD), on donne seulement une préférence (non forcing), quelquefois par un « passe » sur la deuxième couleur [ce passe de deuxième tour limite donc toujours la main à 7HL(D)].

Si vous vous passionnez pour ces problèmes de statistiques, plusieurs sites web en parlent de façon plus étoffée que moi, et bien entendu confirment, en les développant, les notions que j’ai tenté de vous exposer succinctement. Vous pouvez consulter, par exemple, le site  de labridgerie-statistiques‎.

La conclusion de ces deux articles consacrés aux statistiques et à la  Table de décision est d’une grande simplicité : le SEF, système d’enchère que vous avez choisi d’employer, n’est véritablement efficace que s’il est appliqué de façon très rigoureuse. Il n’est pas nécessaire d’apprendre les fourchettes de limites d’enchères par cœur, il faut les retrouver par le raisonnement à chaque enchère et surtout les appliquer réellement sans déroger ! Avec ces notions bien ancrées, nul doute que vous ferez des progrès très rapides.

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17 commentaires sur “Un peu de statistiques (2)

  1. Bonjour,

    Sur l’ouverture de 1 T de mon partenaire, je suis 5-3-3-2 avec Dxxxx à pique, un valet ailleurs, et 2 T, donc 3 points. J’ai passé.
    Il avait 3 petits trèfles et une jolie main de 18 points.
    Tout le monde a passé.
    Il n’était pas content.
    Au final, une bonne note, les autres s’étant « envolés  » à 2 ou 3 piques chutés.
    La note correcte est-elle méritée, ou était-il mieux annoncé de parler à pique et de chuter ?
    Personnellement, avec 3 points sans plus-value distributionnelle, je passe.
    Merci

    • Votre vocabulaire (« plus-value distributionnelle », enchères qui s' »envolent ») indique un(e) bridgeur(euse) déjà chevronné(e). Quel que soit le système que vous jouez, il est très bien joué d’avoir passé sur 1T avec 3 points d’honneurs et 4 points HL (selon le SEF). Le risque est à peu près nul, puisqu’une manche est très lointaine. Et surtout, vous n’indiquez pas un nombre de points faux. Sur 1P, votre partenaire aurait évidemment reparlé, avec une enchère souvent forcing (bicolore cher avec ses 18 points), et vous seriez arrivés à un très mauvais 3SA, ou au minimum à 2 ou 3 piques, en cas de fit. Par ailleurs, avec un minimum de distribution, il est très rare que les adversaires ne réveillent pas les enchères. Et dans ce dernier cas, vous pouvez maintenant parler de vos piques, indiquant de façon très précise : « Je suis maximum de mon passe précédent (donc 4 points HL), et j’ai 5 cartes à P ». Et tout se passe alors pour le mieux, votre partenaire connaissant parfaitement votre main. Et si tout le monde passe, comme c’est le cas ici, vous ne marquerez que rarement une mauvaise note. Je dis souvent, devant ce genre de séquence, que le répondant s’est « mis à l’abri de son passe précédent ». Continuez comme cela, restez rigoureux (voir les deux articles sur les statistiques).

  2. Au cours des différents zapping que j’ai fait sur votre site (  » trop bien, comme disent aujourd’hui les jeunes  » ) je crois avoir lu que vous ne connaissiez que les points HL
    Est ce pour cette raison que dans le document ci-dessus, vous écrivez que pour faire un changement de couleur en 1 sur 1 il faut 5HL…..qui dans mon raisonnement àmoi veulent dire 5H car 5HL serait pour moi 4H + 2 points L ( les 4H bien sur ne serait pas un as )
    Idem pour dire 1SA sur l’ouverture de 1T – vous écrivez qu’il faut 8HL à 10H – dois-je comprendre 8H à 10H ou 7H+1L à 10H
    Et le bicolore cher, commence t ‘il à 18H ou à 17H+1L ?
    Et 1SA en réponse à une ouverture , vous écrivez 6HL à 10H…….est ce 6H ou 5H+1L ?
    Je ne suis pourtant pas un débutant au bridge, mais je suis encore et toujours inquiet quand je dois répondre dans ces types d’enchères …..
    Merci de vos précisions .

    • Ce n’est pourtant pas bien compliqué : on compte tout et on ne tient compte que des HL (quand je dit H tout court, il est sous-entendu qu’il peut peut-être exister un point L au maximum en plus). Le bicolore cher commence à 18HL, bien évidemment. Exemple : P76 C- KAR976 TADV1065. 14 points H et 17HL et même 18HL, car un 6-5 vaut bien un point ou deux de plus. Vous ouvrez donc d’1T et sur la réponse d’1C/P/SA, vous dites 2K.
      Sur 1T d’ouverture, on répond 1SA avec une main régulière et 8 à 10HL. La main étant régulière, vous comprenez qu’il ne peut pas y avoir plus d’un point L ! Avec P654 CR86 K109872 TA3, donc 8HL (7H + 1L) ET une main régulière, il est meilleur de répondre 1SA que 1K. Si la main était P654 CR86 K1098 TA732, donc 7HL (7H + 0L) il faudrait dire 1K (même avec 3 cartes seulement).
      Le SA poubelle sur une ouverture de 1K/C/P va jusqu’à 10H ou 11HL (et dans ce cas L n’est jamais égal à 0), puisqu’il faut 11H ou 12HL pour un 2 sur 1 (bis repetita…). Il commence à 6HL (jamais 5) avec 6H + 0L, ou 5H + 1L, ou 4H + 2L, ou 3H + 3L, etc. Avec P-54 C-V94 K-D1076432 T-3, répondez 1SA à l’ouverture d’1P ; mais, sans le valet de C, passe.
      Remarque : on ne devrait compter qu’en points HL, et jamais H tout court, sachant qu’L = 0 est fréquent. La confusion vient de la diminution, dans les années 80, de la fourchette exigée pour ouvrir d’1SA, qui était de 16-18HL et a été ramenée à 15-17. Toutefois, on n’ose pas ouvrir d’1SA les mains de 15HL faites de 14H + 1L : on est donc obligé de dire 15H à 17H. De même, pour un « 2 sur 1 », on est amené à dire 11H ou 12HL (sous-entendu : si vous avez 10H et 2L ou 9H et 3L) vous pouvez faire un 2 sur 1.
      Bien cordialement,
      Olivier CHAILLEY

  3. Cher Monsieur,
    Bravo pour votre site qui m’aide beaucoup. Je suis débutant et je ne suis pas sûr de comprendre : Pourquoi le bicolore cher commence-t-il à 18HL (et non 17) ? :
    1°) Parce que j’ai vu pas mal de sites ou on dit 17.
    2°) Parce que je ne comprends pas bien votre argumentation. Si on va au bout du raisonnement, pour faire 3 il faut 25 HL (Cf. la table de décision), donc si le partenaire a 5HL il faudrait que le bicolore cher soit à 20HL ? Mais si on raisonne en statistique le répondant peut avoir entre 5HL et 10HL donc « en moyenne » 7,5HL (sans doute pour être plus correct faudrait- il faire une analyse statistique sur des milliers de donnes des points HL en réponse 1 sur 1) et donc avec 17HL on serait en sécurité pour le bicolore cher (24,5HL).
    3°) Par ailleurs lorsque le répondant fait un 2 sur 1 (1♥-2♣-2♠) le bicolore indique toujours 18HL alors que le répondant à au minimum 11HL. Dans ce si on veut être cohérent ne faudrait-il pas diminuer la valeur du bicolore cher dans ce cas ?
    Merci de bien vouloir m’indiquer ce qui m’a échappé dans votre raisonnement.

    • Cher ami bridgeur,
      Vous n’avez sans doute pas bien assimilé tous les cours sur les bicolores.
      1°) Les sites où l’on dit 17 au lieu de 18 sont de deux natures : a) Ceux qui parlent en points H (alors, c’est effectivement 17, puisqu’avec un bicolore, il y a toujours au moins un point L) ; b°) ceux qui ne jouent pas le SEF, et alors, il racontent bien ce qu’ils veulent. Moi, je défends le SEF, qui est système que l’on DOIT jouer en France.
      2°) Le bicolore cher entraîne ipso facto, vous avez raison, un contrat au niveau de 3, mais lorsque le jeu est « faible », 23-24HL, on se rabattra toujours sur un contrat à la couleur, qui apporte alors des points HLD, et on atteint en général au moins 25HLD. Voir les cours (futurs pour vous, peut-être) sur le 2SA modérateur, enchère qui permet justement au répondant de dire qu’il n’a que 5 à 7HL, et qui oblige l’ouvreur à revenir dans sa 1ère couleur. Votre remarque sur les milliers de donnes est intéressante, parce que c’est justement l’expérience de milliers de donnes sur 40 ans de bridge en championnats divers qui ont permis de trouver une limite « raisonnable » au bicolore cher : 18HL.
      Remarque au passage : 1°) vous semblez penser que le répondant a « en moyenne » 7,5HL, prenant la moyenne entre 5 et 10. Je vous rappelle que le répondant a entre 5 et 28HL, et non entre 5 et 10 ! Ce chiffre de 7,5 n’est donc pas pertinent.
      3°) 3ème question : attendez un peu les cours sur le bicolore cher après un 2 sur 1. Vous y lirez, comme vous le suggérez d’ailleurs, que le fait que le répondant ait indiqué 11H ou 12HL et plus permet à l’ouvreur de parler de son bicolore cher avec un peu moins de points, la limite inférieure état maintenant 16HL. On parle de « bicolore cher atténué ».
      Bien cordialement,
      Olivier CHAILLEY

  4. Bonjour M. Chailley,
    Dans votre document sur les statistiques, vous terminez par une référence : labridgerie.voila.net/statistiques.pdf
    Le lien n’est plus correct. Je pense que vous faisiez référence au document « STATISTIQUE ET BRIDGE – EVALUATION DES MAINS » (31 pages) de Bernard Charles et Jérôme Gigault. Il y a aussi « Le bridge dans toutes ses STATS » (18 pages) sur le site de viroflaybridge.
    Encore une fois, merci pour tous vos cours.
    Philippe

  5. Cher Monsieur Chailley,
    Vous écrivez : il est interdit de mentir sur la longueur de ses majeures. Dont acte.
    Votre partenaire, donneur, ouvre de 1♦. Vous possédez ♠3 ♥R6 ♦RD98765 ♣AR6 : on répond 2♣, pas de problème.
    Maintenant vous possédez ♠3 ♥AR6 ♦RD98765 ♣R6. A mon club, on me dit que selon le standard français on répond également 2♣, et que l’on ferait de même avec 3 petits ♣. Etonnant. Je pense que répondre 1♥, même sans 4 cartes, reflète mieux l’image de la main, et facilite la suite des développements.
    Je sais bien que ce cas singulier dépasse le cadre de votre présentation. Mais dans ces situations insolites, la façon de s’adapter est révélatrice de l’état d’esprit qui fonde les conventions. Je fais appel à votre expérience.
    Merci d’avance, bien cordialement,
    Jidé

    • Cher ami bridgeur,
      Vous mettez le doigt sur un problème important, mais heureusement rare. Le standard français préfère annoncer 2♣ sur 1♦ dans ce cas, car l’annonce ultérieure du fit ♦ « rattrapera » toujours le coup. En revanche, si vous dites 1♥ devant un partenaire qui a ouvert avec ♠AR62 ♥V853 ♦432 ♣A5, il ne comprendra jamais qu’il vaut mieux jouer 3SA ou 5♦ que 4♥ (qui gagnent d’ailleurs peut-être avec les atouts adverses 3-3) ! Evidemment, après les redemandes de l’ouvreur à 1♠, 1SA ou 2♣, 3♦ est bien forcing de manche, mais il n’en promet pas moins 4 cartes à ♥ ! Alors qu’après 2♣ (peu satisfaisant, j’en conviens), un saut à 3♦ exclut les majeures et permet plutôt mieux de choisir entre SA et les ♦.
      Pour tenter de pallier ces inconvénients, certains joueurs jouent (hors SEF) le SMI = soutien mineur inversé, où le soutien simple d’une mineure (1♣-2♣ ou 1♦-2♦) est forcing de manche. Mais nous sortons du cadre de ce site.
      Bien cordialement,
      Olivier CHAILLEY
      PS : Tout ceci est bien détaillé dans le Dictionnaire des enchères, silence adverse.

      • Cher Monsieur Chailley,
        Je vous remercie pour votre réponse.
        Effectivement, le SMI (Soutien mineur inversé) est probablement la convention la plus élégante dans ce type de situation.
        Bien cordialement,
        Jidé

        • Cher Monsieur,
          Dans votre cours « un peu de statistiques (2) » vous signalez à la fin un lien vers un document intitulé « Le bridge dans toutes ses stats ». Comme je ne vois pas qui est l’auteur et quelles sont ses sources, je voudrais m’assurer de sa fiabilité. En savez-vous plus ? Et pouvez-vous me confirmer la fiabilité du document ? Merci d’avance. Bien cordialement. Axel Kervyn

          • Cher ami bridgeur,
            « Le bridge dans toutes ses stats » est un document trouvable sur internet (le lien est dans l’article, sous un autre titre), dont j’ignore l’origine, mais qu’il est intéressant de consulter, sans qu’il s’agisse, de toute évidence, de l’œuvre de vrais mathématiciens. Si vous en voulez davantage, il faut retrouver les articles de « le chat » dans « Le bridgeur », rubrique très intéressante qui apparemment a cessé de paraître.
            Un livre existe qui paraît intéressant pour les matheux, mais qui n’est pas utilisable réellement à la table est « la théorie mathématique du bridge » d’Emile Borel et André Chéron, dont la deuxième édition est parue en 2009, Gallimard, 69€. Pour le problème (pointu !) des maniements de cartes, un monument classique est le travail de Jean-Marc Roudinesco, le « Dictionnaire des maniements de couleurs », de 1995, épuisé et très cher d’occasion… Enfin, vous trouverez des éléments de statistiques très fiables dans l’encyclopédie du bridge de l’ACBL (American Contract Bridge League), mais évidemment, c’est en anglais (américain).
            En pratique, il y a vraiment peu de choses à savoir et le petit livre de Claude Delmouly sur les maniements de cartes est parfaitement suffisant à la table.
            Bien cordialement,
            Olivier CHAILLEY

  6. Cher M. Chailley.
    Vous écrivez : « vous pouvez tranquillement ouvrir de 1♣ avec ♠D ♥AV75 ♦RD ♣ARDV9 ».
    Si vous avez cette main-là… il y a maldonne (elle n’a que 12 cartes).
    Bien à vous.
    PhR

    • Cher ami bridgeur,
      Bien compté ! En l’occurrence, vous aurez compris qu’il suffit d’ajouter une petite carte à ♣ ou à ♥.
      Ceci dit, le paragraphe est obsolète, car le répondant doit aujourd’hui (SEF 2018) passer jusqu’à 5 points inclus (sauf s’il y a un As), ce qui modifie un peu les résultats statistiques…
      Bien cordialement,
      Olivier CHAILLEY

  7. Cher Monsieur Chailley,
    Je n’avais pas vu que vous aviez répondu à mon message du 23 mai, et cela 4 jours après ! Veuillez m’excuser ! Merci en tout cas, ainsi qu’à mon ami Philippe !

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