Actualité du site (septembre 2017)

Chers amis bridgeurs et lecteurs,

Edvard Munch (1863-1944), Le Cri (1893)

Vous vous êtes sans doute rendu compte que je ne répondais plus à aucune question depuis deux mois. Pire, depuis trois semaines, votre site (préféré ?) a disparu de vos écrans. Il est arrivé ce que les informaticiens redoutent le plus (image ci -contre), un bug (bogue, en français), ou même un crash qui m’interdisait d’accéder à la page d’administration du site. Il a fallu de patientes recherches et d’innombrables contacts pour que tout puisse se rétablir, ce qui est désormais réalisé. Vous pouvez vous remettre au travail… Lire la suite

Faut-il avoir peur des cue-bids ? (2)

Paul Cézanne (1839-1906), Les joueurs de cartes (1892-1895)

L’origine de l’emploi du cue-bid n’est pas connue. Le mot lui-même ne peut être rattaché à aucune source historique. Et le fait de « cue-bidder » n’existe apparemment qu’au bridge. Tapez le mot cue-bid dans votre moteur de recherche et vous n’obtiendrez que des sites de bridge. L’orthographe du mot est variable : cuebid, cue bid ou cue-bid – cette dernière étant celle qui est employée préférentiellement chez nous –. Il est intéressant de voir que le terme cue-bid est employé dans tous les pays à travers le monde, montrant ainsi que personne n’a trouvé de traduction acceptable dans sa langue. Comme nous l’avons vu dans un précédent article, le cue-bid a d’abord désigné une enchère de contrôle, soit après un fit (1♠-3♠-4♣, 4♣ étant un cue-bid de contrôle), soit après un Blackwood, la réponse à celui-ci ne représentant pas une couleur d’atout mais un nombre de contrôles en premier, soit tout autre contrôle. Puis sont venus les cue-bids bicolores (Michaël précisés), puis les cue-bids interrogatifs, par exemple dans une couleur creuse, demandant au partenaire un arrêt pour jouer SA, ou pour lui demander de décrire un peu mieux sa main. Aujourd’hui, dans la très grande majorité des cas, en tout cas en France, nous ne parlons de cue-bid que lorsque nous nommons la couleur de l’adversaire, soit directement annoncée par lui, soit implicite (s’il a annoncé lui-même un bicolore par un cue-bid, par exemple, ou s’il a fait un Texas). Bien entendu, répétons-le inlassablement, les cue-bids ne doivent être annoncés que lorsqu’il n’y a pas de meilleure enchère n’est disponible. C’est une voie de « dernier recours », par exemple quand aucune autre enchère n’est forcing, et qu’on voudrait bien que le partenaire ne nous laisse pas tomber. Lire la suite

Faut-il avoir peur des cue-bids ? (1)

Paul Gauguin (1848-1903) : Nafea Faa Ipopo (Quand te maries-tu ?), 1892, l’enchère la plus chère du monde : tableau vendu 300 millions de dollars au Qatar en 2015.

Les nombreuses échanges entre ce site et ses lecteurs, ainsi qu’une longue expérience de l’auteur, montrent à l’évidence, non pas une méconnaissance de la notion de cue-bid, mais plutôt une grande réticence à les employer. Faites l’expérience dans votre club. Notez les cue-bids de toutes sortes que vous voyez passer à votre table. Vous verrez qu’ils ne sont presque jamais employés que par des joueurs d’au moins 2ème série majeure. Et pourtant, l’enseignement du bridge fait mention du cue-bid dès la première année de bridge, particulièrement en défense. On parle également assez rapidement des cue-bids de l’ouvreur. Mais ils ne viennent manifestement pas à l’esprit des joueurs non chevronnés. Il n’est pas question ici de reprendre toutes les circonstances de l’emploi d’un cue-bid : vous trouverez d’innombrables exemples dans les cours. Le but de cet article est seulement de tenter de dédramatiser son emploi, car de toute évidence, le cue-bid fait peur. Or, il n’est pas, loin de là, réservé à l’élite du bridge. Lire la suite

Actualité du site (3)

actualitesChers amis bridgeurs et lecteurs,

« Comprenez le bridge » a maintenant près de 4 ans, et attire maintenant un nombre de lecteurs devenu constant : entre 600 et 1000 pages sont lues chaque jour, correspondant à plus de 150 visiteurs quotidiens, qui lisent en gros 5 pages chacun. Le travail de mise à jour, d’actualisation, de comblement des vides, continue pendant ce temps d’être effectué de ma part, mais à un rythme maintenant plus lent. Le dialogue avec les lecteurs reste primordial, et représente aujourd’hui une bonne partie du travail.

LES QUESTIONS QUE VOUS M’ADRESSEZ :

Je m’efforce toujours d’y répondre rapidement, dans les 24 heures. Bien souvent, le site étant maintenant assez complet, on pourrait en réalité y trouver la réponse à ses questions, lorsqu’elles sont d’ordre général. Il est vrai qu’il faut se familiariser avec l’ordre des cours, les Dictionnaires et les différents moyens de trouver le sujet demandé (contrôle-F). Rappel : ce site défend le SEF, et les réponses sont donc toujours orientées dans le sens SEF (Système d’Enseignement Français et développements). Il est inspiré également de la lecture du Bridgeur, qui reste toujours dans l’esprit de l’Université du Bridge de la Fédération Française de Bridge.

Si possible, lorsque vous m’écrivez, précisez-moi votre niveau, de façon à ce que je puisse adapter ma réponse. Cette demande réapparaît à chaque « Actualité du site », car de nombreux lecteurs ne le font pas… La « philosophie » à suivre n’est pas la même selon que l’on a ou non une grosse expérience du jeu…

LES COURS ET EXERCICES :

Les cours sont au nombre de près de 240, dont plus de 120 pour les enchères, et plus de 110 pour le jeu de la carte. Il faut y rajouter près de 50 pages d’exercices de tous niveaux. Je pense qu’aujourd’hui, les cours pour débutants, 4ème et 3ème série sont en nombre suffisant pour une progression satisfaisante. Quelques cours peuvent être encore ajoutés en 2ème et 1ère série, mais ce sera au « compte-gouttes ». Par ailleurs, si un sujet inexistant ou peu développé vous paraît devoir être abordé ou précisé sous forme de cours, dites-le moi. Je tâcherai de vous satisfaire.

L’INDEX-DICTIONNAIRE :

L’Index-Dictionnaire a été étoffé, et devient assez complet (rappel : il est cité dans Wikipedia en deuxième position derrière celui de Georges Versini (1968)). Ce dictionnaire est aussi un index des cours. Mais attention : le niveau des cours n’est que rarement indiqué dans l’Index-Dictionnaire. Assurez-vous, avant de l’apprendre, qu’il correspond à votre niveau, et que vos connaissances préalables permettent de l’assimiler : pour cela, retrouvez sa place dans le menu principal. Bien entendu, ce Dictionnaire reste surtout utile en ce qui concerne les termes techniques du bridge.

LE DICTIONNAIRE DES ENCHERES :

L’élaboration de ce dictionnaire continue, et le nombre d’entrées a beaucoup augmenté depuis la dernière « Actualité du site ». On y trouve déjà plusieurs milliers de séquences. De nombreuses séquences ont été rajoutées à la suite de vos questions d’enchères, lorsque la séquence étudiée n’y figurait pas. Mais évidemment, un tel Dictionnaire ne sera jamais terminé… Le SEF reste bien entendu l’ouvrage de base, ainsi qu’assez souvent les articles du Bridgeur. Les dictionnaires des enchères de Philippe Brunel et Catherine Sarian (silence adverse, 2001), ainsi que de Hervé Pacault et Philippe Brunel (enchères après intervention, 2004) restent mes ouvrages de référence, même si quelques séquences se sont modifiées depuis leur publication.

LES ARTICLES :

Jusqu’à présent, 41 articles ont été publiés (en moyenne, donc, un par mois depuis l’ouverture du site), et sont facilement retrouvés dans la colonne de droite, dans les rubriques Articles récents, Catégories ou Archives. Ce sont des réflexions données au « fil de la plume », sur des sujets variés, mais qui n’ont pas la vocation à être des cours. Il me semble que la lecture de ces articles devrait bénéficier tout de même à de nombreux lecteurs, leur but étant souvent de « remettre les idées en place ». Le prochain article devrait être une suite des réflexions déjà entamées sur les chelems, la recherche de ceux-ci constituant un des chapitres les plus passionnants de notre jeu.

LA PUBLICITE :

Pendant quelques temps, des encarts publicitaires apparaissaient à certains endroits de ce blog. J’ai fini par y renoncer, et vous n’en voyez donc plus. Si un jour, je devais vraiment être rémunéré pour ce travail, ce serait selon un système « Wikipédia » de donateurs bénévoles. En tout état de cause, ce site reste et restera gratuit.

LES LIENS ET LES INFOBULLES :

Depuis quelques mois, je me suis efforcé de rajouter de nombreux liens, qui renvoient soit à un autre lieu du site, soit à un article externe (souvent Wikipedia). Tous les mots soulignés renvoient normalement à ces pages. De même, la lecture peut parfois être légèrement alourdie par des Infobulles, qui sont en fait peu nombreuses, mais importantes à connaître !

L’AVENIR :

Il y a actuellement plus de 500 lecteurs abonnés. Cet abonnement ne sert qu’à être informé par mail qu’un nouvel article est arrivé. Mais il est gratuit, et ne présente, je crois, aucun inconvénient. Alors, abonnez-vous, même si les articles sont devenus aujourd’hui rares : il faut bien dire que ce blog tourne maintenant tout seul… Mais je reste attentif à vos questions, et vous souhaite plus que jamais une excellente progression dans notre jeu.

Cordialement et bridgeusement vôtre,

O. C.

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En route vers le chelem

Chevaliers table ronde

Les Chevaliers de la Table Ronde autour du Graal

Qui d’entre nous bridgeurs ne s’est trouvé dans la situation intolérable d’avoir perdu un match, qui pourtant se déroulait bien jusque là, à cause d’une seule donne maudite, celle où une manche bien confortable était sur la table, mais où, mû par une pulsion irrésistible, un chelem a été demandé et lamentablement chuté, alors qu’à l’autre table, l’équipe s’était arrêtée à la manche. Pire, on avait annoncé 6, chutés, alors que 6SA étaient sur la table. Dans l’autre salle, 4 étaient joués, réussis avec une levée de mieux. Dans ce genre d’aventure, 26 imps changent de main (13 de perdus, plus 13 de manque à gagner). On appelle cela un « swing ». Combien de donnes partielles faut-il gagner maintenant pour compenser ce seul jeu perdu ? En 14 ou 16 donnes, c’est une mission presque impossible (en match par 4 : bien entendu, la situation est beaucoup moins catastrophique en match par paires, où le pire qu’il puisse vous arriver est un « zéro », qui ne coûte « que » 3,8% sur les 100% du tournoi)… Lire la suite

Le laisser-passer

Laisser passerLe laisser-passer est un coup si fréquent au bridge qu’il est très certainement utile de revenir sur cette manœuvre simple, mais quelquefois mal comprise et surtout utilisée sans véritable objectif. Georges Versini, dans son excellent Dictionnaire du Bridge, Presses Universitaires de France, 1968, dit qu’il s’agit « d’une façon de jouer qui consiste à ne pas prendre une carte de l’adversaire et à lui laisser ainsi faire la levée. Le laisser-passer est d’un emploi extrêmement fréquent dans le jeu avec le mort comme dans le jeu de flanc. [Son] but [est] de couper ou […] de rendre plus difficiles les communications entre les mains adverses. C’est [donc] un jeu de destruction de rentrées ». Lire la suite

Le tournoi par paires

Richard coeur de lion contre Saladin

Joute entre Richard Cœur de Lion et Saladin, d’après un manuscrit anglais de 1314

La forme de tournoi la plus fréquemment jouée, parmi vous, fidèles lecteurs, est très certainement le tournoi par paires, qui est la modalité à peu près unique des tournois dits de « régularité ». Or, comme vous le subodorez peut-être, familiers que vous êtes du SEF (« Système d’Enseignement Français »), votre système d’enchères, ainsi que votre jeu de la carte sont délibérément, selon cet enseignement, conçus dans l’optique du match par quatre. Comment se fait-il ? Les deux modes de bridge sont-ils si différents ? Est-il essentiel de changer de méthode ou au moins d’esprit selon que l’on joue en paires ou par quatre ? Sans vouloir répondre de manière définitive, je voudrais vous donner simplement quelques orientations utiles. Lire la suite

Réflexions sur le réveil

Natoire Réveil de Vénus

Charles-Joseph Natoire (1700-1777), Le Réveil de Vénus (1741)

Une longue expérience des clubs et notamment des matchs par paires montre que la notion de réveil est extrêmement mal appréhendée. Le réveil est pourtant une des situations les plus importantes à connaître, et aussi très souvent des plus confortables. La définition même du réveil est parfois incomprise. Le joueur n°4 qui doit prendre la décision, après trois « passe », d’ouvrir ou non n’est pas à proprement parler en réveil. Il doit simplement décider de jouer ou de remettre les cartes dans l’étui. Par parenthèse, si cela se produit dans un tournoi à la première table, il est rigoureusement interdit de redonner sous prétexte, par exemple, qu’« on est là pour jouer ». En effet, les critères d’ouverture ne sont pas les mêmes pour tout le monde… Lire la suite

Actualités du site (2)

Chers amis bridgeurs et lecteurs,

Martin Alexandre-Louis Joueurs de cartes

Alexandre-Louis Martin (1887-1954), « les Joueurs de cartes » (non daté)

« Comprenez le bridge » a maintenant deux ans et demi, et son succès ne fait que s’affirmer. Il est temps, à nouveau, sous forme de « lettre aux lecteurs » de vous informer sur son fonctionnement. Entre 600 et 1000 pages sont lues chaque jour, correspondant à plus de 150 visiteurs quotidiens, qui lisent en gros 5 pages chacun. Un gros travail de mise à jour, d’actualisation, de comblement des vides, est effectué de ma part presque quotidiennement. Ce travail est encouragé par les retours fréquents que je reçois,  sous forme de questions de bridge, et aussi parfois de compliments. Le dialogue avec les lecteurs est primordial, me permettant de me faire une idée de vos préoccupations, et surtout de votre compréhension du bridge. C’est ainsi qu’il arrive fréquemment qu’une question manifestement mal comprise entraîne de ma part une refonte de sa rédaction, une correction ou un ajout, que j’espère in fine plus clair. Lire la suite

Contre : appel ou punitif ? (2)

Munch Scream

Edvard Munch (1863-1944), Le Cri (1893) : Un appel ou la crainte d’une punition ?

Je me suis attaché, dans l’article précédent, à faire passer un message : contrez ! Et contrez punitivement, dès que les adversaires ont franchi les limites que vous jugez raisonnables. De très nombreux contres à bas niveau étant des contres d’appel, le seul moyen de pouvoir alors contrer punitif est d’attendre un contre d’appel de votre partenaire et de le transformer, en passant, en contre punitif. Aujourd’hui, je voudrais seulement insister sur quelques points de repères souvent oubliés, sans pouvoir être, bien entendu, exhaustif (voir dans l’article précédent les références du livre de Philippe Lanceau). Lire la suite